« A Bure pour l’éternité »

Projection du film en présence des réalisateurs.

La Maison de la résistance, un véritable lieu d’échange et de réflexion pour une possible « transition sociale, énergétique ou écologique ».

13 mai 2016 20 h 00 au Château de Lunéville,

 

Film  réalisé par Aymeric et Sébastien Bonetti et produit par Zebras films et Mirabelle TV, avec le soutien de Région Lorraine et de la commune de Longlaville.

Bure, Meuse, 94 habitants, l’un des territoires les moins peuplés de France, essentiellement agricole. Au coeur de ce minuscule village se trouve une ferme particulière, appelée la Maison de résistance à la poubelle nucléaire.

« Tous les hommes reconnaissent le droit à la révolution, c’est-à-dire le droit de refuser fidélité et allégeance au gouvernement et le droit de lui résister quand sa tyrannie ou son incapacité sont notoires et intolérables . »

Origines

En 2004, une poignée de militants en provenance des quatre coins de la France, habitués de luttes contre l’implantation de lignes très haute tension ou d’aéroports qu’ils jugent inutiles et surtout polluants, y rachètent une ruine. Après avoir créé l’association Bure zone libre (BZL), qui compte aujourd’hui plusieurs centaines de membres, de 20 à 70 ans, de toutes origines sociales, professionnelles et géographiques, ils commencent à retaper ce corps de ferme effondré, le nomme Maison de résistance et s’y installent de manière permanente. Pourquoi un tel lieu à Bure ? Il y a une vingtaine d’années, les élus régionaux (Lorraine) répondent favorablement à l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra) pour l’installation sur la commune et alentours de ce qui deviendra par la suite un centre d’enfouissement des déchets les plus dangereux de l’industrie nucléaire française. Après avoir testé le jet de fûts dans la mer ou leur stockage en surface en Russie, la France et la communauté internationale ont en effet décidé de creuser des galeries dans le sol pour placer ces déchets. Et si le grand débat public qui se tient actuellement sur la construction du site de Bure est positif, les derniers travaux de creusement des galeries destinées à accueillir les colis seront effectués, pour leur arrivée en 2025. En 2004, les militants de BZL ont donc décidé de relocaliser la lutte au niveau de ce qu’ils considèrent comme le talon d’Achille de l’industrie du nucléaire : la gestion des déchets les plus dangereux.

« Il y a chez l’homme qui construit sa propre maison un peu de cet esprit d’à-propos que l’on trouve chez l’oiseau qui construit son propre nid. Si les hommes construisaient de leurs propres mains leurs demeures, et se procuraient la nourriture pour eux-mêmes comme pour leur famille, simplement et honnêtement, qui sait si la faculté poétique ne se développerait pas universellement, tout comme les oiseaux universellement chantent lorsqu’ils s’y trouvent invités ? »

La Maison de la résistance, qui se veut ouverte sur l’extérieur, représente un véritable lieu de réflexion pour une possible « transition sociale, énergétique ou écologique ». Elle est par bien des aspects un lieu de retour à la terre, comme le fut la cabane de Walden, mais ancrée dans notre 21e siècle naissant. « J’avais dans ma maison trois chaises : une pour la solitude, deux pour l’amitié, trois pour la société. » Les personnages. Le film s’attache à donner la parole à tous ceux qui gravitent autour de ce lieu, pro-nucléaires et opposants, afin de proposer des allers-retours entre l’intérieur et l’extérieur de ce projet de vie aussi passionnant qu’enrichissant qu’est la Maison de résistance.

On y retrouve donc : Corine Lepage, députée européenne venue soutenir la lutte lors d’une conférence ; Roland Desbordes, physicien président de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) qui organise à la Maison de résistance un stage sur la radioactivité ; Monseigneur Marc Stenger, évêque de Troyes et « monsieur environnement » de l’Eglise de France qui anime un groupe de réflexion sur les enjeux éthiques de l’enfouissement des déchets à Bure ; Camille Gira, maire de Beckerich au Luxembourg, commune quasiment autonome énergétiquement et qui partage bien des idées philosophiques des membres de BZL ; ou encore des clowns activistes. On y croise aussi et bien sûr les habitants de la Maison de résistant, qui forment un collectif solide.

 

 

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