De La vie à la mort, les raisons de vivre.

La vie est comme de l’eau qui nous passe entre les mains. Si on la laisse filer sans la boire, on n’étanche pas sa soif.

Dans la présente réflexion, je n’ai pas envie de parler de la mort, mais seulement de l’espace qui se situe entre la naissance et le moment où la vie s’arrête.
Il n’est pas besoin d’attendre le « soir de sa vie » pour prendre conscience que le « temps de vie » ne va pas durer.
Il est une question qui devient de plus en plus obsédante : Ai-je honoré la vie ?

Les plus jeunes penseront qu’il reste du temps pour voir venir…  mais la question reste posée : qu’est ce que je voudrais vivre pour honorer la vie.
Dit comme cela, chacun aura envie de rembobiner, au moins un temps, le film de sa vie, pour en découvrir les faits saillants, les grandes aventures, les moments d’exceptionnels plaisirs, pour tenter de ressentir par la pensée, un peu de ces moments passés.
C’est cet exercice que je vous invite à faire avec moi.
Il y aura des souvenirs, agréables ou non, des oublis et même des dénis que notre cerveau aura profondément enfoui dans le subconscient.
En effet, nous savons aujourd’hui que tout est inscrit, parfois très profondément, dans notre corps, dans notre cœur et dans notre esprit, sans que rien ne puisse jamais effacer ce qui a été.
Nostalgie, regrets, satisfactions ? On est naturellement conduit à se congratuler pour les bons moments et regretter ceux qui le sont moins.
On observera la réalité des circonstances, les personnages qui nous ont inspirés et aidés, ceux qui nous ont empêchés. On se souviendra de la façon dont nous avons accueilli ou combattu les évènements, et pour finir, on se posera peut-être la question du sens de notre vie et de la vie en général.
L’impression qui prévaut dans ces moments d’introspection est en rapport au temps qui passe et de ce que nous en avons fait.
Avons-nous pleinement profité des bons moments qui nous ont été accordés ? ou peut-être les avons-nous laissé filer sans en prendre pleinement conscience ?
Nous avons pu faire face aux difficultés et surmonter les obstacles, ou avons-nous tendu le dos en attendant des jours meilleurs ?
Avons-nous vécu en dilettantes ou avons-nous tenté de construire ?
Autant de réponses que de circonstances, autant de façons de les vivre que d’êtres humains !

Parallèlement, nous n’avons pas manqué d’observer les autres, leurs réussites ou leurs échecs, ce qui les a rendu célèbres ou pas, ce qui fait qu’on les admire, ce qu’ils ont laissé au monde, à la famille et à nous personnellement. Leur influence a été indéniable, mais ce qui compte est bien ce que nous en avons retenu pour nous.
A cet instant je me sens rêveur.
Finalement, il y a ceux que j’ai admiré et ceux que je n’aurai jamais voulu être.
En fait, je n’ai jamais choisi la direction que je voulais vraiment prendre. Je suis parti de là où mes « parents » (et éducateurs) m’ont laissé et le plus souvent j’ai juste pris ce qui venait…
Aujourd’hui je crois que ce non-choix est une opportunité manquée, qui aurait sûrement pu changer bien des choses. Oui, le problème est bien de vivre sa vie, pas celle du hasard, pas non plus celle que d’autres ont voulu pour moi.

Une vie est toujours unique comme les humains sont uniques, ce qui veut dire que tout jugement de valeur serait inapproprié. Tout au plus pouvons-nous prendre conscience de ce qu’a été notre propre vie et de la façon dont nous avons employé ce temps qui nous avait été donné à la naissance.
Avons-nous aimé cette vie ? Fût-elle « bonne » ou connaissons-nous des regrets, voire des remords ?
A ces questions, nous nous rendons compte que si nous subissons le monde tel qu’il est, nous restons néanmoins responsables de la façon dont nous le percevons et du sens que nos choix peuvent induire.
Notre réaction est essentielle. Nous pouvons attendre que le temps passe, subir ce que d’autres veulent pour nous. Nous pouvons profiter de ce qui vient ou décider de ce que sera le reste de notre vie.
Finalement, et par principe, puisque c’est de notre vie qu’il s’agit, nous sommes maître de notre destin et seul juge de notre vie.
Ce que nous savons aussi, c’est que notre satisfaction ou nos regrets vont nous accompagner jusqu’à notre dernier jour.

Le temps qui passe n’est pas linéaire et les prises de conscience se succèdent, parfois suggérées par des regrets ou des envies. Mais il n’est jamais trop tard pour faire autrement !
Tant qu’il y a la vie, il n’y a pas seulement l’espoir, mais aussi pour certains, la conviction que ce temps peut être utile et servir à faire notre part.
Une part où s’exerceront nos aptitudes et nos talents.
Une part bien à nous, qu’on ne laissera pas aux autres, et que l’on tentera d’accomplir aussi longtemps que la vie nous le permettra.

Pour certains ce sera une mission de vie, pour d’autres simplement la perception de pouvoir honorer la vie.

Reste la question du bonheur. « Il est où le bonheur, il est où ? Il est là… » (Christophe Mahé)
Une suite de bons moments, la paix et une quiétude qui nous vient du sentiment d’accomplir ce pour quoi nous sommes faits.
Alors, on n’a plus peur de la mort : quand la pièce est jouée, on peut « tirer le rideau » et quitter la scène, paisiblement.
Dans une prochaine réflexion, on pourra évaluer ce qu’est le bonheur, et ce qui y contribue.

Voilà, pour cette courte réflexion dont je retiendrai ceci :
– Notre vie est un temps qui nous est donné pour l’utiliser librement en vue de faire sens (être utile).
– La quête de sens est une démarche essentielle dans une existence.
Elle permet de devenir qui nous sommes pour faire ce pour quoi nous sommes faits.

« La vie, c’est aller chercher de l’eau… Ce n’est pas de rester assis à coté du robinet !  » (Marc Petit)

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