Le cadre de référence.

Par Bernard

I)   La démarche méthodologique.

Elle est analytique et méthodique, fondée sur l’observation et l’étude statistique du réel.
Elle utilise des constructions mentales que nous appelons « Modèles » ou encore « Outils », dont il est possible de tirer des enseignements pertinents. Ces outils ou modèles se caractérisent par leur logique et l’absence de jugement de valeur, laissant à chacun la liberté de réflexion.

II)   L’outil « Cadre de référence » (CR) :

  • C’est un filtre lié à notre personnalité qui détermine
    • notre façon de voir le monde
    • ce que nous croyons
    • notre façon d’être et d’agir
    • et de communiquer
  • Il dépend donc de la constitution de notre personnalité :
    • l’héritage génétique, ethnique et social
    • les acquis :
      • éducation, instruction
      •  religieux
      •  professionnels
      •  culturels
      •  vécu, histoire personnelle (aussi celle du conjoint)
      •  l’environnement, l’espace et le temps
      •  …

On peut en conclure :

  • Nous sommes uniques et nous tenons à ce que nous sommes :
    • résistance au changement : lorsqu’on veut changer quelqu’un, le résultat est souvent (toujours ?) opposé à ce qui était souhaité.
    • besoin d’être libre, sans contraintes et sans jugements de valeur.
    • besoin d’exister, c’est à dire : être aimé pour ce que nous sommes.
    • Nous existons grâce à notre différence : si nous étions comme tout le monde, ce serait comme si nous n’existions pas.
  • Le CR est un instrument déformant qui nous trompe et nous empêche.
    C’est un prisme qui nous fait voir le réel à notre façon.
    • Nous sommes toujours subjectifs. Nous n’avons pas La Vérité, mais chacun la sienne.
    • On change en permanence, quoi que nous fassions, notamment par l’accumulation de nouvelles informations, connaissances ou compréhensions. On s’enrichit en particulier au contact des autres.
    • On peut changer le monde en changeant notre point de vue. On peut choisir son changement, refuser les voies qui ne nous correspondent pas, ou provoquer et accélérer notre changement en accueillant la « différence » et la nouveauté avec intérêt et enthousiasme. Pour cela, le D.P. permet de faire le point et de mieux comprendre la complexité de la nature humaine.
  • Quelques pistes de réflexion :
    • Le poids de l’enfance : ma façon de gérer mon temps, mes rapports avec mon conjoint, mes orientations culturelles, politiques, religieuses… Je peux faire le point.
    • Le sens de ma responsabilité. Puisque je suis unique, je suis le premier juge de mes actes, de mes pensées, de mes sentiments, et je suis le premier responsable de leurs conséquences.
    • J’ai besoin d’amour et je suis attaché à ce que pensent les autres de moi, au point de faire en sorte d’être « conforme » à ce que je crois devoir faire pour être apprécié (aimé).
    • Les relations aux autres. Je vois les autres à travers ma vision subjective. Mes jugements et critiques des personnes sont toujours faux, et par conséquent inutiles. (Le jugement des actes ou des circonstances est légitime et très différent du jugement de valeur des personnes).
    • La confiance en soi : le jugement de valeur ou la critique de la personne ne me sert le plus souvent qu’à me rassurer sur l’image que j’ai de moi-même.

C’est parce que nous tenons pour vrais nos propres jugements que nous sommes sensibles à ceux des autres.

L’homme est un être social qui a un besoin vital d’amour. L’amour, c’est la vie

III)   Comment ça marche ?

Représentation schématique de la personnalité suivant l’axe « Liberté et Contraintes »


On observe :

  1.  La construction d’un masque (représenté par une ligne en rouge) pour « paraître » conforme à l’image que l’homme croit devoir donner au monde pour être aimé.
  2.  La peur de perdre l’amour l’oblige à accepter des contraintes liées à des exigences ou des valeurs extérieures à lui. (Ceci ne remet pas en cause ces valeurs extérieures, sociales ou culturelles, qui sont le plus souvent fondées et nécessaires).
  3.  La peur d’être moins aimé l’engage en compétition et conduit parfois à la violence (Mythe de Caïn et Abel)
  4.  Il fait sienne l’idée que la contrainte est la seule façon d’obtenir une conduite « bonne ». Il ne tarde pas à l’appliquer, en ne faisant que ce qui est « obligatoire », en usant lui-même d’autorité et en contrôlant que ses ordres ont bien été exécutés (exemple : syndrome du « petit chef »).

L’Être est divisé entre le monde apparent dont il a conscience et l’idéal de l’Être que lui inspire ses valeurs profondes dont il n’a généralement pas vraiment conscience.
C’est la division entre être et paraître ou peur et amour.

La contrainte => Paraître = faux moi = illusion = peur. On fait semblant.
La liberté => Être = désir du beau, du bon, du juste, et du vrai. = Génie = amour et bonheur. On fait pour le plaisir de faire.

•  L’homme n’est pas qu’un masque. Il détient aussi les valeurs personnelles qui font de lui un Homme.
Les valeurs propres à l’espèce humaines sont celles qui se révèlent lorsque l’homme s’accomplit.
Exercice : Il suffit d’observer ce qui caractérise les personnes « accomplies » que nous connaissons. Il est bien intéressant de noter les raisons pour lesquelles nous les admirons.

  • La confiance en soi est fonction de ce que nous tenons pour essentiel, l’Être ou le Paraître.
    • Plus je suis attaché aux valeurs extérieures, moins j’ai confiance en moi.
    • Plus je suis inspiré par mes valeurs profondes, plus j’ai confiance en moi.

(Nous reconnaissons sûrement parmi nos valeurs profondes certaines valeurs extérieures, sociales, culturelles, qui du coup, ne sont plus à considérer comme extérieures).

  • Le développement personnel et la connaissance de soi permettent d’explorer nos valeurs personnelles profondes et de retrouver notre confiance en nous. Ce qui est à découvrir, notre Être est infiniment mieux que notre paraître le plus élaboré.
    Pierre Rabhi fait la distinction entre se connaître socialement et se connaître profondément, qui, une fois commencé, nous occupera le restant de notre vie.
  • Lorsque ce travail est bien avancé, on ne fait plus ce qui est bien pour paraître digne d’amour, mais on le fait pour être digne de ce que nous sommes.
  • Il n’est jamais trop tard pour se libérer du besoin de paraître, pour devenir ce que nous sommes, et faire ce pour quoi on est fait
  • La quête de sens, c’est rechercher ce pour quoi on est fait (en fonction de nos talents et aspirations profondes…).
  • Le bonheur est une façon d’être, d’exister et de vivre sa vie.
  • Le bonheur est altruiste, c’est à dire de nature à combler mutuellement les besoins d’amour (Mathieu Ricard)

IV)   Conclusion.

Le cadre de référence est un outil simple pour mener une réflexion néanmoins subtile sur notre place parmi nos semblables.
Fondé sur ce qui nous différencie les uns des Autres :

  • Il ouvre sur une large réflexion sur ce que cette unicité implique. Il trace une perspective de ce qui pourrait être notre accomplissement.
  • Il confirme aussi la légitimité de chacun de trouver librement sa voie.
  • Il induit aussi l’idée que « l’homme devient un homme lorsqu’on le regarde avec le respect qui est dû à l’homme » (auteur inconnu).

Pour un Colibris, c’est aussi une vision plus claire de ce monde meilleur auquel il veut apporter sa part.

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