Le cerveau tri-unique de Mac Lean

Les trois étages de Mac Lean (1950).

Mac Lean a fait une étude approfondie du cerveau humain en  suivant l’évolution des animaux vertébrés selon leur ordre d’apparition : poissons, reptiles, oiseaux, mammifères, hommes. Il a donc mis en évidence trois stades successifs d’évolution du cerveau humain :

– Le cerveau reptilien, le plus ancien, correspond au tronc cérébral. C’est notre pilote automatique qui règle les fonctions de survie : les mécanismes en rapport avec la conservation de l’espèce, ne peuvent pas, une fois stimulé, ne pas se produire. Il s’agit donc de schémas rigides et stéréotypés.

Maurice Auroux parle aussi du noyau « amygdalien » responsable de l’agressivité et de l’instinct de vie et de mort pour se défendre ou survivre. (Explique par ailleurs le marquage de notre territoire, nos routines et gestes automatiques).

Les addictions ne seraient pas en tant que telles, du ressort du reptilien. Toutefois, le lien instinctif (reptilien) aux substances concernées est sûrement ré-instancié si, après un sevrage, la présence de ces substances est perceptible. Ce qui explique la nécessité d’une abstinence totale pour éviter les risques de rechutes.

– Le cerveau limbique  ou « viscéral » nous vient des mammifères ; il gère essentiellement l’affectivité, la mémoire et les fonctions sensorielles. Il ne produit pas les mots mais il les exprime verbalement, ce qui permet une bonne adaptation à l’environnement social. Les convictions, sentiments, motivations et le plaisir sont l’objet cette partie du cerveau. Le cerveau limbique dispose d’une certaine autonomie par rapport au cortex. La relation est relativement unidirectionnelle. Elle va du limbique au cortex et joue un rôle de filtre : les émotions ressenties au niveau du limbique peuvent être analysées par le cortex ; par contre, le cortex n’a pas d’action manifeste sur le limbique. Exemple : la peur est insensible au raisonnement. De même, il peut y avoir blocage : certaines perceptions désagréables peuvent ne pas parvenir au cortex, ou « bloquer » celui-ci, quand « on perd son sang-froid ».

Le cerveau limbique joue un rôle déterminant dans la mémoire à long terme. Il en est ainsi des perceptions liées à des expériences passées. Bonnes ou mauvaises, elles nous incitent à recommencer ou au contraire à nous en préserver. Le cerveau limbique permet d’anticiper. Ceci a pour autre conséquence que l’action ou l’expérimentation précède la réflexion.

– Le système cortical, spécifique à l’homme, (à peine développé chez certains mammifères supérieurs), est le siège de la parole (production des mots), de la logique et du raisonnement.

Caractérisé par sa souplesse et son adaptabilité, le cortex est capable de répondre de manière originale et indépendante. Chaque sollicitation étant considérée consciemment, la réponse est volontaire, s’opposant le cas échéant au réflexe naturel : refus de manger quand on a faim, volonté de dépassement de soi, par exemple.

Faisant appel aux images enregistrées par le cerveau limbique, le cortex peut inventer de nouvelles situations, associer des éléments en mémoire, c’est-à-dire faire preuve de créativité. Ses possibilités sont quasi-infinies, allant du concret aux mathématiques et aux concepts les plus abstraits, permettant la résolution des problèmes et la prise de décisions. Le cerveau cortical est particulièrement « comparatif », entraînant le sujet dans le sens du perfectionnement permanent, de la compétition et du « toujours plus ».

Enfin, le cortex transforme les images en mots, et permet au système limbique de s’exprimer en un langage articulé et complexe.
Ces quelques indications permettent de comprendre quelques subtilités des comportements humains. Exemples : Trois formes d’apprentissage : par imitation, par expérience, par compréhension ; on apprend mieux d’un enseignant sympathique ; les situations douloureuses peuvent laisser des traces que la raison ne peut dépasser sans un travail particulier.

Étrangement, on pourra faire le lien avec ce qui a été dit dans l’article : « le symbole chinois » et la « Grande règle de trois » : Réalité – Perception – Sens.
En poursuivant notre curiosité concernant les particularités du cerveau on pourra utilement voir : « Les préférences cérébrales » et les extraordinaires compréhensions du monde qui en dépendent.

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