En ces temps troublés, il est peut-être utile de rappeler ce principe clé du Mouvement Colibris.
La non-violence, c’est d’abord le respect de soi et d’autrui. Elle peut se résumer par la formule: «Ni hérisson, ni paillasson!» Ne pas blesser, ne pas se laisser piétiner. La non-violence refuse la violence : la mienne et celle dont je suis témoin. Au contraire du système «gagnant-perdant» qui prévaut dans nos sociétés, la non-violence privilégie le système «gagnant-gagnant».
L’action peut être individuelle ou collective. Elle est, entre autres, centrée sur la résolution des conflits. Plutôt que de les fuir, la non-violence propose d’apprendre à les gérer en tenant compte des sentiments, des besoins et des valeurs de toutes les parties. Les règles communes sont définies de manière à satisfaire les uns et les autres. Elle permet ainsi de vivre les conflits comme des occasions de construire des relations plus justes et plus équilibrées.
En faisant face au conflit et en refusant la légitimité accordée à la violence ou en dénonçant ses causes, la non-violence s’oppose à la lâcheté. Elle exige ainsi beaucoup de courage et surtout d’agir au plus près de sa conscience. Si la violence recherche la justice et la liberté («Si tu veux la paix, prépare la guerre»), la non-violence y parvient concrètement par la négociation, en rompant avec la spirale de la violence.
La non-violence est d’abord une attitude. Elle consiste, entre autres, à reconnaître notre agressivité et à l’utiliser comme potentiel de lutte pour la vie (coopération, justice, solidarité) et non en potentiel de destruction (système gagnant-perdant). De nombreuses pistes rendent possible l’apprentissage de la non-violence afin de la vivre, au mieux, quotidiennement. La non-violence est aussi une méthode d’action, dont les modes sont multiples. En tant que moyen de résolution des conflits, la non-violence est un outil de luttes sociales et politiques.
Paroles ! paroles ! chantait Dalida…
J’ai déjà lu cet article avec un autre titre, associé aux gilets jaunes.
Étant fidèle lecteur de ce site dont je partage les idées, j’ai aussi vu l’appel de Cyril Dion, pour marcher de façon non violente pour le climat le 8 décembre.
C’était un samedi, et il y a eu au moins autant de monde que pour la manif des gilets jaunes à Paris. Pourtant, on n’a parlé que de ceux qui ont été violents ! Ce serait donc bien la violence qui obtient des résultats. Même les journalistes sont d’accord là dessus, en en rajoutant une couche à chaque « passage en boucle » des scènes les plus choquantes.
On a aussi dit que toutes les manifs appelaient les casseurs au rendez-vous (premier mai entre autres).
Derrière Cyril Dion, il y avait des gens paisibles, des familles, des jeunes et aussi quelques gilets jaunes, mais pas de casseurs et pas de violence.
On pourrait en conclure que c’est l’esprit du mouvement qui est violent ou non. Respectueux ou non ?
Alors quelque soit le message, faut-il faire du bruit pour se faire entendre ?
Le bruit se poursuit, mais on n’entend plus le message…
Voilà un commentaire intéressant ! Pour être entendu, il faut faire du bruit, et quand on fait du bruit on n’entend plus le message. Quelle est la solution ?
Oui, on arrivera toujours à obtenir tout, en mettant l’autre, le dos au mur, le couteau sous la gorge, ou la tête dans la baignoire… mais après ?
Après, c’est fini, l’autre n’existe plus, et mes revendications tombent dans le vide. Il est mort et moi aussi : après la révolution, la terreur, les têtes tombent, et un jour, la mienne aussi…
Alors, paroles, paroles… Oui il faut parler et respecter celui avec lequel on négocie.
La non-violence, c’est juste la bonne façon de faire ensemble.
Merci pour cet article. J’ai lancé un podcast sur le sujet afin de lever justement les incompréhensions qui sont souvent associées à la non-violence.
Le pitch : aller à la rencontre d’acteurs et actrices de la non-violence qui ont choisi cette philosophie de vie et les stratégies qu’elle propose pour faire advenir plus de justice dans ce monde.
Voici le site : https://force-nonviolence.fr/
Et la chaîne youtube : https://www.youtube.com/channel/UCvLF802keoZlLgUC1_4v-pA?view_as=subscriber
Au plaisir d’échanger!
Je vous remercie de votre commentaire et c’est avec grand plaisir que je répondrai à votre invitation à l’échange.
J’ai parcouru avec grand intérêt votre postcast et en tant que webmestre de colibris-nancy.fr, je crois que nous pourrions ensemble donner une place régulière à la non-violence sur notre site.
A très bientôt par e mail.
Bernard
Je vous remercie de votre contribution sur ce sujet qui me tient particulièrement à coeur, notamment la violence envers les enfants à l’école. Vous soulignez l’importance d’apprendre à « reconnaître notre agressivité et à l’utiliser comme potentiel de lutte pour la vie (coopération, justice, solidarité) et non en potentiel de destruction. » Or lorsqu’un enfant est différent, dans un système où tout doit entrer dans des cases, la violence est souvent silencieuse. Elle passe par une mise à l’écart de l’enfant qui se retrouve seul dans une classe avec son AESH (ex AVS), par exemple, est exclu du groupe, stigmatisé en permanence, est accusé d’avoir causé du tort, même les jours où il était absent…
Cet enfant existe et souffre en silence car il voit les autres enfants jouer ensemble et est rejeté parce qu’il est différent et exclu de jeux lorsqu’il n’est pas assez performant. Cet enfant, peu à peu, se met à taper ses camarades à la moindre occasion, même ceux qui ne se sont jamais approchés de lui… Il devient agressif lorsqu’on lui demande comment s’est passée sa journée à l’école…
En apprenant à mettre en mots et en images les ressentis de l’enfant, on lui dévoile peu à peu le secret des émotions. Il apprend à nourrir sa confiance en lui et à ne pas devenir un être brutal et dénué d’empathie, un adulte sans foi ni loi…
Le corps enseignant ne répond que difficilement aux demandes parentales, faute de moyens… La non-violence est-elle une question de moyen ? Au sein des institutions, la combattre sous toutes ses formes et par tous les moyens justement pourrait être une priorité pour ne pas contribuer à la création d’un monde encore plus violent qu’il ne l’est déjà. À chacun de la décrypter, de remettre à sa place le droit pour chacun d’exister pour qui il est et comme il est vraiment. Ne sommes-nous pas tous différents ? Ne pourrions-nous pas apprendre tout petit déjà, à nous respecter les uns et les autres dès l’école primaire ? Oui, la non-violence est en effet d’abord une question d’attitude, je suis entièrement d’accord et de tout coeur avec vous. Fanny