Lettre adressée à mon ami qui avait choisi le pseudo « Simplet » pour qu’on lui parle simplement…
Cher Simplet,
Point de morale dans mon propos, juste un raisonnement…
Loin devant toutes les autres valeurs, le besoin de respect de la personne est celle qui est la plus souhaitée des Français, sans doute parce que son absence est la plus partagée.
Pour que ça marche, personne ne doit m’imposer le devoir de respect (de soi et des autres). Il faut que j’en aie envie.
Exemple de respect de soi : se laver chaque matin !
Deux questions et une observation viennent à l’esprit :
- Qu’est-ce qui me donne envie de me laver chaque matin ?
- Comment est apparue cette envie ?
- Il y a des jours ça me pèse, mais c’est devenu plus fort que moi…
Cet exemple montre trois niveaux que l’on retrouve dans presque tous les comportements humains.
- Quel est le moteur?
- Comment a-t-il été mis en marche ?
- Il y a de bonnes habitudes, d’autres qui le sont moins.
Pour que le « respect de Soi et de l’Autre » soit un comportement volontaire (envie), il faut savoir de quoi on parle, puis faire la liste des bienfaits et avantages susceptibles d’entretenir notre motivation.
Chacun peut essayer de faire sa liste. Par expérience, je dirais que c’est génial !
Exemple : respecter l’autre c’est ne pas porter sur lui de jugement de valeur. Il suffit d’essayer et de vérifier que c’est super, pour l’autre sans doute, mais aussi pour soi. (On gagne en confiance en soi : quand on arrête de critiquer l’autre, on oublie que l’autre peut nous critiquer). Le premier pas vers la confiance en soi est donc d’arrêter de juger l’Autre… Simple, non ?
Alors, comment mettre le moteur en marche ?
C’est peut-être ça le problème central à résoudre pour un monde meilleur. On pourrait y réfléchir ensemble.
Pour arrêter le processus, il faut que cela s’avère nécessaire. On change une habitude quand elle n’est plus souhaitable (arrêter de fumer ?…). Souvent le plus efficace est de la remplacer par une autre habitude plus utile.
Si le « respect » devenait une habitude, on n’en voit pas d’autre qui pourrait être plus utile !!!
Oui, je parle d’une habitude pour un monde meilleur, qu’il faut vivre vraiment en soi et dont on n’a pas fini de lister toutes les conséquences bienfaisantes pour peu qu’elle se généralise.
Respecter (Soi et l’Autre) signifie reconnaître l’unicité de son Être. Chacun est unique et différent des autres. Le respecter veut dire : accepter cette différence comme légitime (ne pas vouloir le changer, ne pas avoir peur de sa différence en étant raciste…)
Si on me respecte alors, et alors seulement j’ai le sentiment d’exister.
Respecter l’autre c’est reconnaître son droit à l’existence. Exister, c’est être reconnu.
Si je ne suis pas reconnu, je n’existe pas, et je meurs (souffrir à en mourir). C’est là le besoin le plus impérieux de l’homme, plus important que de boire et manger ! (à quoi bon boire et manger si je n’EXISTE pas !).
Dans la liste des signes par lesquels je me sens reconnu il y a la réponse à « Comment respecter l’autre ? »
Ces signes, (que l’Analyse Transactionnelle appelle STROKES), nous apportent l’énergie vitale dont nous ne saurions nous passer.
La plupart des souffrances morales ou physiques, sont dues à une carence de ces signes. Exemple : l’indifférence et la solitude, quand on existe pour personne.
On peut aller plus loin. Si l’on regarde bien, tout Être est en voie d’accomplissement.
Un Être accompli, c’est formidable !, c’est transcendant, c’est divin… L’accomplissement se poursuit jusqu’à notre mort
Chaque Être humain est sur le chemin de son accomplissement. Même si dans sa vie il ne va pas très loin, il avance à sa mesure, va jusqu’où il peut… Mais il avance de plus en plus pour comprendre la vie, les Autres, le monde…
Cela signifie simplement qu’il est potentiellement un génie… comme toi et moi et tous les autres !
C.G. Jung dirait que chaque individu porte en lui les valeurs géniales de son « moi profond » qu’il suffit de dévoiler. C’est comme une statue de marbre qui existe depuis la nuit des temps dans le bloc de pierre brute. L’artiste n’a fait que d’enlever ce qui était en trop…
Mon cher simplet, tu es génial et tes préoccupations montrent que tu as déjà fait un bon bout de chemin, animé des Valeurs géniales et altruistes (paix et harmonie) contenues en chacun de nous.
Ces valeurs et bien d’autres encore, sont une force qui sont en toi, pour aller jusque là où te portent tes rêves d’un monde meilleur. C’est ton génie, ta transcendance, et si tu veux aussi ta divinité.
Nous sommes tous comme ça, les véhicules de notre génie…
C’est pourquoi je peux te regarder du haut de ma grandeur vers ta grandeur à toi.
Imagine ce que serait une relation entre deux personnes qui se regarderaient en reconnaissant inconditionnellement la Grandeur de l’autre. L’appellation Monsieur n’était-elle pas autrefois Monseigneur ?
Je n’exagère pas.
Si je te regarde ainsi avec respect, je le dois aussi inconditionnellement envers les Autres, tous les autres Hommes, y compris les cons et les salauds. Eux aussi sont sur le chemin de leur accomplissement, même s’ils sont arrêtés par les circonstances…
A titre d’exemple on peut évoquer certains assassins du couloir de la mort au Texas, qui ont, après des années d’attente, trouvé leur accomplissement. C’est au fond de Soi, dans la nature humaine, pas dans l’éducation acquise en prison ! ! !
Alors, cher Simplet, j’ai un peut décrit le « moteur ». Il nous reste à trouver comment donner efficacement envie de le mettre en route chez tous les Autres…
On n’est vraiment en vie que lorsqu’on a envie…