“Que vos choix reflètent vos espoirs et non vos peurs” . Nelson Mandela
La prise de conscience de la nécessité de changer de cap à l’issue de la crise du Coronavirus s’accentue de jour en jour.
Un bilan sévère assez partagé dans diverses sphères influentes pointe du doigt les absurdités “ du monde d’avant”.
Le pape François déclare le 22 avril :
“Nous avons échoué dans la garde de notre terre. Par égoïsme, nous avons failli à notre responsabilité de gardiens et d’administrateurs de la terre. Nous l’avons polluée et pillée en mettant en danger notre vie même.”
La pause offerte par le confinement ouvre les portes d’accès aux rêves les plus fous. D’ailleurs on sait que nos nuits ont vu affluer un foisonnement de rêves. Dans le chant de Jean Louis Aubert résonne ce souhait largement partagé : “ Je rêvais d’un autre monde,, d’une Terre moins terre à terre, où la vie serait féconde.”
Sans doute dans peu de temps, devra-t-on opérer des choix pour poursuivre notre route avec un bon sens retrouvé, une attitude plus adaptée à notre humanité s’éveillant enfin plus raisonnable et attentive à sa survie.
Nous sommes devant un carrefour avec une simple question à se poser : Faut il continuer le règne de la consommation matérialiste qui organise une civilisation mondiale nous menant au bord de l’effondrement ? Eau, pétrole, terres arables, minerais vont manquer ; le monde sauvage n’a plus de place dans le peu laissé disponible, ce qui nous apportera toujours plus de drames et pandémies.
Si nous répondons non à cette question, alors arrêtons-nous un instant dans cet entre-deux pour choisir le chemin à suivre dorénavant sur le long terme avec détermination.
A la croisée des chemins, la peur nous assaille ; peur de l’inconnu, des épreuves, des risques inévitables. Nous ne savons plus le prix du courage, du sacrifice, de la patience, de l’endurance. Douterions-nous de nos capacités à surmonter les revers? On voit pourtant des signes encourageants de solidarité, d’entraide, de coopération, d’invention.
Par un heureux hasard, nous sommes confinés au printemps, cette saison qui rappelle l’espérance du renouveau en se couvrant d’un manteau végétal, plein de sève nourricière, de semis de pâquerettes, de lilas…
La question chantée par Alain Souchon est bien la nôtre : “Le monde change de peau, sera-t-il laid ou bien beau, couvert de couleur peinture, ou de vert nature?”
Le vert écologiste reprend de la vigueur, il séduit les plus conservateurs qui voient là l’opportunité de marier modernité et développement durable. Le film “Demain” de Cyril Dion et Mélanie Laurent avait déjà rencontré un franc succès en 2015, il montrait une possibilité d’ avenir tourné vers un monde plus humain. Pourtant on n’y croyait pas. Pas encore.
Le virus a tout changé : ce qui semblait irréalisable se présente ici et maintenant, à cet embranchement. Pourrons-nous opter pour un récit nouveau en osant réaliser nos désirs les plus authentiques? Dans quelle maison, quelle ville, avec quels transports, quels rapports humains, quelle alimentation, quelle économie….voulons- nous nous inscrire pour les décennies prochaines s’il n’est pas trop tard? Nous sommes prêts à avancer dans une nouvelle voie. De nouveaux métiers vont venir remplacer les manières polluantes, destructrices d’agir et la rénovation peut ne pas être triste mais créative. Chacun peut y trouver sa juste place et des valeurs nouvelles remplacer les anciennes.
“Puisqu’il faut changer les choses : aux arbres citoyens!, il est grand temps qu’on propose un monde pour demain.” dit Yannick Noah.
La couleur verte, symbole de jeunesse, de fraîcheur, de fertilité me paraît porteuse d’espérance. De nombreux artistes sont montés au créneau ces vingt dernières années pour défendre Dame Nature. L’air du temps a bien la couleur verte.
“ Changer les âmes, changer les coeurs, avec des bouquets de fleurs, la guerre au vent, l’amour devant, grâce à des fleurs des champs.”scande Laurent Voulzy dans le pouvoir des fleurs.
Un chemin de mille lieues commence par un pas, dit le sage, alors sac à dos chargé d’espoirs et carnet de chants en bandoulière, en route!