Nous sommes forts à constater l’obscurité, mais nous sommes incapables d’allumer une bougie…

Par Bernie

Le respect est bien le maître mot quand on parle de non-violence.
Si l’on comprend ce que les mots veulent dire, l’expression non-violence n’évoque pas seulement cette méthode employée pour « lutter contre » ou pour obtenir par une stratégie « intelligente » (?) ce que la partie adverse refuse de nous accorder.
On a même vu et entendu des spécialistes tenter d’expliquer en quoi consiste la non-violence, sur un ton absolument irrespectueux et violent.
Non ! la non-violence n’est pas qu’un outil de lutte sociale ou politique, c’est avant tout une manière d’être, fondée sur le respect.

L’épisode qui suit illustre cette difficulté à être.

Les violences de toutes natures (pas seulement policières) font la « une » de nos médias ces derniers temps, au point d’émouvoir même ceux pour qui elles constituent leur fonds de commerce. On parle avec inquiétude de violences disproportionnées, spontanées, quelquefois gratuites, on se plaint d’insécurités, de défaut d’autorité, de l’absence de justice…
Voilà ce qui inspiré David Pujadas à organiser une soirée télévisée sur la violence et l’insécurité, leurs causes, et les moyens de les prévenir. Étaient présents des personnalités politiques de tous bords, des policiers, une magistrate, des avocats, un cinéaste réputé, des victimes… et finalement deux personnalités surprises pour conclure à propos de cette soirée.

Si l’on m’avait demandé mon avis, j’aurai dit qu’elle était banale, identique à ce qui est habituellement proposé à la télévision. Au delà du fond qui n’a que peu été traité, j’ai été choqué de constater que pour parler de violence, tout ce beau monde a été très violent, multipliant les coupures de parole, les invectives, les insultes et les prises de becs à la limite du supportable, au point que le journaliste menant le débat n’a que rarement pu maintenir un peu de dignité.
Mais, j’aurais ajouté que la vérité n’a été dite qu’en fin de soirée par l’un des invités surprise, le rappeur  alsacien Abd al-Malik dont les propos, empreints de vérité et de bon sens m’ont donné un peu d’espoir. Oui, l’espoir que son message serait entendu.

En substance, il a dénoncé un problème de civilisation où la violence est devenue une « culture entretenue » par ce qui est montré « tout le temps » et « partout », les violences de tout genre et de toute nature. Il observe que l’on ne peut pas nourrir la « bête » (la violence) pour qu’elle devienne énorme et ensuite se plaindre qu’elle nous submerge tous. Il constate que nous sommes forts à constater l’obscurité, mais incapables d’allumer une bougie.
Pour changer les choses il propose de « magnifier » la culture du savoir et de l’éducation. Il évoque la liberté et le respect, l’apprentissage du dialogue, donner envie, travailler à « faire France » et devenir un exemple.

Dans sa conclusion il évoque la banlieue d’où il vient et l’enseignant qui un jour l’a trouvé « beau », rappelant presque mot-à-mot, la citation de notre page d’accueil : Un homme devient un Homme si on le regarde avec le respect qui est du à l’homme…

Il termine en disant qu’on ne peut pas lutter contre l’injustice en étant soi-même injuste, ni lutter contre la violence en étant violent.

 

Le replay de la soirée  intitulée « La grande confrontation » (rien que le titre en dit long sur les intentions des organisateurs) est disponible ici : https://www.lci.fr/politique/video-revivez-la-grande-confrontation-sur-le-theme-securite-ou-va-la-france-2185635.html L’intervention de Abd al-Malik est à partir de 2.21 de leur décompte horaire.

 

 

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